Travailler en agence ou chez l’annonceur : quel choix pour un communicant ?
Dans le secteur de la communication, la question revient souvent : vaut-il mieux travailler en agence ou chez l’annonceur ?
Ces deux univers, bien que liés et complémentaires, présentent des réalités professionnelles très différentes. Comprendre ces différences est essentiel pour faire un choix éclairé, selon ses aspirations, son profil et ses attentes.
Pour y voir plus clair, revenons sur les spécificités, les avantages et les contraintes de chaque milieu, en nous appuyant sur les témoignages et analyses issus de professionnels du secteur.
Agence et annonceur : deux mondes distincts mais complémentaires
Travailler chez l’annonceur signifie intégrer une entreprise qui produit ses propres contenus et porte sa communication en interne. L’objectif est de construire et maintenir une marque sur le long terme, avec un engagement constant envers les valeurs et la réputation de l’entreprise.
À l’inverse, travailler en agence implique de réaliser des missions pour plusieurs clients, dans des secteurs d’activités variés. L’agence doit être agile, créative et capable de répondre rapidement à des besoins diversifiés, en jonglant avec plusieurs projets en parallèle.
Ces deux univers s’enrichissent mutuellement. Passer de l’un à l’autre est souvent un atout : comprendre les contraintes des agences permet à l’annonceur de mieux gérer ses partenaires, et l’expérience chez l’annonceur enrichit les professionnels d’agence, qui connaissent ainsi mieux leurs clients.
Les spécificités du travail en agence
Le quotidien en agence est marqué par la diversité des missions et des clients. Comme le souligne Célia Assous, ancienne communicante en agence et aujourd’hui Responsable marketing chez Rolesco, « c’était rare de savoir à l’avance à quoi allait ressembler mes journées ». Cette imprévisibilité, portée par des briefings de dernière minute, des urgences clients ou des ajustements de dernière heure, demande une grande capacité d’adaptation et une forte motivation.
L’agence est aussi un terrain privilégié pour développer sa créativité. Les projets variés, la concurrence entre agences et l’exigence de proposer des campagnes innovantes stimulent l’imagination et la polyvalence. C’est un environnement souvent plus jeune, dynamique, avec une ambiance conviviale – open space moderne, babyfoot, salles de pause… – qui favorise le travail en équipe.
Les évolutions de carrière peuvent être rapides pour ceux qui démontrent du talent et une forte implication. Toutefois, la flexibilité demandée se traduit souvent par des horaires étendus et un rythme soutenu, notamment lors des pics d’activité, avec des semaines pouvant atteindre 60 à 70 heures.
Travailler chez l’annonceur : spécialisation et responsabilité
Chez l’annonceur, la communication est centrée sur la marque, l’entreprise ou le produit. La responsabilité est donc plus grande, comme l’explique Célia Assous : « On n’a pas le droit à l’erreur ». La moindre maladresse dans le lancement d’une campagne, une date non respectée ou un message mal relayé peut porter atteinte à la crédibilité de l’entreprise.
Toutefois, cette pression s’accompagne d’une forte gratification. Être responsable de l’image d’une entreprise, suivre une mission sur le long terme, voire dépoussiérer l’image d’une marque centenaire comme dans le cas de Célia, procure un réel sentiment d’accomplissement. De plus, on devient souvent un véritable ambassadeur de la marque, en approfondissant sa connaissance du secteur, en développant une expertise pointue.
Les horaires tendent à être plus prévisibles et l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle mieux respecté. Les salaires sont en général plus stables. Enfin, les annonceurs investissent souvent dans la formation de leurs équipes, offrant ainsi un cadre favorable au développement des compétences.
Points communs et différences essentielles
Malgré leurs différences, agences et annonceurs partagent des impératifs clés. La mesure de l’efficacité et du retour sur investissement est centrale dans les deux milieux : chaque campagne ou opération doit être rentable et mesurable.
La créativité est également un moteur essentiel, que ce soit pour construire la stratégie de marque chez l’annonceur ou pour imaginer des campagnes différenciantes en agence.
Par ailleurs, les deux travaillent avec un écosystème de prestataires externes (créatifs, imprimeurs, développeurs, etc.) qu’il faut savoir choisir et gérer. La connaissance mutuelle de ces contraintes facilite le dialogue et la négociation, comme l’atteste Célia Assous, qui grâce à son expérience en agence, sait mieux collaborer avec les prestataires.
Passer d’un univers à l’autre : un passage souvent à sens unique
Historiquement, la plupart des professionnels débutent en agence, qui constitue un excellent terrain d’apprentissage. Cette expérience polyvalente et intensive prépare efficacement à la gestion d’un poste chez l’annonceur, où la connaissance des agences est un véritable atout.
En revanche, le passage inverse est plus rare. Les agences craignent souvent que les profils issus de l’annonceur ne supportent pas le rythme soutenu. Toutefois, la multiplication des start-ups digitales, avec leur agilité et leurs modes de fonctionnement hybrides, pourrait faire évoluer cette tendance.
Conclusion : un choix personnel selon ses aspirations`
Pour un communicant, le choix entre agence et annonceur dépend avant tout de ses priorités et de sa personnalité :
- Si vous aimez la variété, la créativité permanente, le travail en mode projet et un environnement dynamique, l’agence sera sans doute votre terrain de jeu idéal.
- Si vous préférez la spécialisation, la responsabilité directe, un travail en profondeur et un cadre stable avec un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, alors le poste chez l’annonceur vous conviendra mieux.
Il n’existe pas de voie unique : beaucoup choisissent de passer de l’un à l’autre au fil de leur carrière, afin d’enrichir leur expérience et leur compréhension globale du métier.
